Les difficultés de la navigation sur la Seine
Les difficultés de la navigation sur la Seine à Paris ne furent vraiment résolues qu’au milieu du XIXe siècle lorsqu’on réaménagea le fleuve
Lorsqu’on regarde les bateaux mouches avancer sur la Seine et le calme apparent de cette navigation, on imagine difficilement les difficultés que le passage entre les rives parisiennes fut pendant longtemps.
Cette situation est en effet le fruit de nombreux aménagements sur le fleuve à Paris.
Les difficultés liées au niveau de l’eau
Tout d’abord, les premières difficultés venaient du niveau d’eau du fleuve. En effet, impossible de naviguer lors :
- des crues
- de rabais, ou manque d’eau
- des glaces…
Les mois d’été, il était régulier de traverser à pied le bras de la Monnaie, en raison de la faiblesse du niveau de l’eau.
L’ensablement de la Seine, en aval de l’île de la Cité
Les difficultés de la navigation venaient aussi de la violence du courant à certains endroits, l’ensablement du lit de la Seine ainsi que l’érosion des berges.
Ainsi, le bras de la Monnaie était craint par les bateliers pour la rapidité des eaux.
Par ailleurs, au niveau du Louvre, des ensablements étaient réguliers. Il arrivait ainsi qu’en aval du pont royal, des bancs de sables émergeaient au-dessus des flots. Ils venaient ainsi agrandir de temps en temps l’îlot de la Merdeuse au niveau de la Concorde actuelle.
On retrouvait également des bancs de sable au niveau du bras principal fleuve à proximité de l’île des cygnes, près du Cours la Reine.
Ces hauts fonds partageaient ainsi la Seine en deux passes : à gauche, peu navigable et à droite avec des forts courants.
Les difficultés de la navigation en raison de la densité de population
L’activité humaine entraînait elle aussi des difficultés de navigation.
Tout d’abord, les piles des ponts pouvaient représenter des dangers pour les bateaux. Ce fut d’ailleurs le cas de l’arche au Diable du pont Notre Dame pendant la seconde moitié du XIXe siècle.
Ensuite, de nombreux moulins étaient amarrés aux piles des ponts, limitant de fait les espaces libres pour la circulation fluviale. On peut également citer les deux pompes, Samaritaine et Notre Dame, obstacles pour le passage des bateaux.
En complément, depuis l’invention par Christophe Marie au début du XVIIe siècle, la Seine s’était recouvert de bateaux lavoirs. La ville en compta jusqu’à 100 au XIXe siècle.
Afin de tenter de les contrôler, les autorités décidèrent de les uniformiser en 1830. En 1844, on leur interdit l’usage de la houille pour chauffer l’eau. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que ces bateaux disparurent.
Les aménagements de la Seine réalisés au milieu du XIXe siècle
Pour diminuer ces difficultés, des premiers travaux furent entrepris au XIXe siècle à compter de 1838. Bien sûr les élévations des quais, qui démarrèrent dès 1802 limitèrent en partie l’érosion des berges.
En 1846, on décida d’endiguer le lit. L’objectif était alors de limiter les impacts des crues. Mais cela se traduisit par une extraction des sables, facilitant de fait la navigation. Des dragages furent réalisés autour du pont neuf en 1849. Cela fut poussé jusqu’au pont de la Concorde en 1851.
Avec les déblais et les sables du petit bras, on réalisa l’élévation des quais en 1850. C’est d’ailleurs à ce moment-là, en 1851, que l’écluse de la Monnaie fut réalisée, augmentant un peu la navigabilité de ce petit bras.
Enfin, l’écluse de Suresnes permet d’élever depuis 1866 le niveau du fleuve. Ainsi, le courant est modéré et le tirant améliorer.
Par ailleurs, avec les nombreuses modifications de ponts réalisées dans la seconde moitié du XIXe siècle, le risque des piles se réduisirent progressivement.
Sources bibliographiques :
- Pawlowski, Auguste. Les Ports de Paris. 1910.