Les curiosités de foire
Les curiosités de foire avec des saltimbanques et comédiens de toutes natures amusaient le chaland parisien.
Ayant une grande affluence, les foires attiraient saltimbanques et comédiens. Découvrons quelques un d’entre eux !
Les montreurs d’animaux de toutes sortes, premières curiosités de foire
Ces montreurs d’animaux s’installaient dans des loges, qu’ils louaient au même titre que les autres marchands de la foire. D’autres, disposant de davantage de moyens, avaient leurs loges dans le préau des spectacles.
Du fait de sa taille, ils venaient d’abord pour la foire Saint Germain. Ainsi, après avoir fait leurs tournées d’automne et d’hiver, les montreurs d’animaux se rendaient à Paris.
Parmi eux les montreurs de singe occupaient une place particulière, grâce à leurs tours mêlant optiques, lanternes, jeux de gobelets…
Un singe fit venir par exemple de nombreux parisiens : dénommé Divertissant, il avait une vingtaine de tours. Habillé en femme, il dansait avec son maître le menuet, en rythme. On le vit aussi jouer la comédie avec un chien, au bilboquet et apprendre le violon.
Un montreur avait aussi des pigeons domestiqués. Il proposait aux passants plusieurs tours :
- un pigeon marchait dans une roue qui faisait tourner deux broches.
- deux autres tiraient un char en courant.
- un autre trainait un petit char surmontée de 10 autres pigeons.
- Un autre pigeon sautait au dessus d’un bâton mais uniquement pour le roi, en refusant de le faire pour le Turc.
En 1773, on montra au public un animal féroce, enfermé dans une cage en fer. Recouvert d’une peau de sanglier, réputé venir de pays lointain, il répondait à toutes les questions qu’on lui posait. Dans la journée, à chaque fois que quelqu’un s’approchait il devenait dangereux et hurlait. Cependant, le soir venu, lorsque les visiteurs étaient partis, il redevenait calme et doux. On lui ouvrait alors la porte de la cage et partait avec son salaire de 40 sols rejoindre son père, couvreur en ville.
Des hommes et des femmes aux corps remarqués
En 1678, se produisit Louis Mondain, italien. Il avait deux têtes : l’une « à l’ordinaire », l’autre sous le nombril.
Une autre année, en 1709, un « indien » se produisait sans bras et exécutait différents tours. Il jouait aux cartes avec les pieds, mais aussi au piquet avec un spectateur…
Un autre comédien faisait des Tableaux changeants : appelé le Rat, il était vêtu en noir, avec une très grande perruque allant jusqu’à la ceinture. D’autres l’imitèrent.
En 1716, vint un homme sans jambe et sans main. Avec ses moignons, il parvint à tailler une plume, écrire, jouer aux gobelets, réaliser des tours de carte, tirer au fusil, faire tomber deux quilles proches l’une de l’autre sans faire tomber un chandelier placé entre les deux…
Plus tard, dans les années 1780, des femmes s’étaient installées dans des loges pour jouer leurs tours de femmes fortes. Se tenant droites, certaines portaient avec leurs cheveux des poids de 100 à 200 livres. D’autres se tenaient la tête appuyée sur une chaise, avec les talons sur une autre et portant plusieurs hommes, une pierre, ou une enclume utilisée pour casser une barre de fer. Elles marchaient sur des braises incandescentes pieds nus. Les parisiens retinrent l’égérie des femmes fortes de 1780 : elle s’appelait Marie Audiger. Celle-ci ne commençait ses tours que lorsque la collecte atteignait 3 francs.
Les hommes n’étaient pas en reste. Le fort Samson se présenta à la foire de 1714. En 1727, le sauteur Mignard réalisa des tours de force et d’équilibre.
Contre des sommes allant entre 2 à 24 sols, des joueurs de gobelets réalisaient des tours de passe passe, de cartes, de dés.
Les expériences de physique
En 1747, M. Lagrelay faisait des démonstrations d’électricité. Jouant avec des étincelles, il faisait des tours d’attraction, de répulsion. Cette année également, une machine lançait des balles au moyen de pistons : elle les jetait en sortant le nombre de balles d’un tambour, répondant à l’affichage de numéro jeté au préalable.
Une autre année, on donna un spectacle jouant avec des effets d’optique. Les optiques étaient en effet, des boites montées sur 4 pieds et renversait les objets en les représentant grossis et verticaux, ou petits et horizontaux… Ainsi, les montreurs d’optiques proposaient des vues de monuments avec des perspective caricaturales.
On pouvait aussi admirer les lanternes magiques : Dans une machine en forme de lanterne, on plaçait une chandelle dont la lumière ressortait par une lentille. Elle produisait un rond lumineux qu’on envoyait sur une toile blanche. Ainsi, en plaçant des morceaux de verre entre la chandelle et la lentille, on constituait un spectacle, accompagné d’un orgue.
Les figures de cire, les curiosités de foire les plus récentes
En 1770, Jean Baptiste Guillaume Curtius s’installe à Paris. Il présentait aux foires, ainsi que dans un cabinet, boulevard du Temple, des têtes en cire, qu’il avait modelés et peintes. Il représenta ainsi les grands noms du moment, notamment Voltaire, Frédéric II de Prusse, Jean Jacques Rousseau… Le banquet de la famille royale, qu’il avait représenté, faisant venir à lui nombreux curieux. Il s’était aussi distingué par son cabinet des voleurs.
Il format une certaine Marie Tussaud qui fonda le célèbre musée qui porte son nom à Londres.