Les costumes des bals masqués
Les costumes des bals masqués, entre les personnages de l’Opéra comique, de romans, fantastiques et animaux…
Lors des bals de Carnaval, les parisiens du milieu du XIXe siècle rivalisaient d’imagination pour leurs costumes. Mais ils suivaient tout de même des modes
Les pierrots, comme s’il en pleuvait
Ils furent d’abord très nombreux. Se ressemblant tous ! Quelques exceptions : pierrot blancs, pierrot à carreaux. On retrouvait aussi des polichinelles et arlequins, mais en nombre beaucoup plus réduit.
Toutefois, selon Louis Huart, tous les pierrots disparurent à l’hiver 1834.
Certains parisiens souhaitèrent tout de même conserver leurs costumes. Ils firent appel à des cireurs pour recouvrir de noir leurs anciens déguisements.
Fantaisie et reprise des personnages de romans
Après les pierrots, vint le temps de la fantaisie. Des princes cosaques accompagnaient des bergères. On y croisait aussi des tourlourous, des généraux.
En 1844, les parisiens reprirent les personnages du roman Mystères de Paris : des maîtres d’école, des Bras rouge. L’année suivante, ce fut au tour du Juif errant d’être repris : le dompteur d’animaux, Morock mais aussi des étrangleurs…
Certains étaient aussi déguisés en nourrisson, suçant leurs bonbons.
On y venait aussi habillés comme les gens du peuple : les titis (apprentis), en gamins, en poissard (marchands de rue)…
Un inconnu qu’on disait parlementaire, était venu en armoire. Il avait sur son dos une boite en carton. Il avait pensé à la serrure et à la clef. Quelqu’un eut la curiosité de savoir ce qu’il y avait à l’intérieur et referma aussitôt : l’homme était nu dessous.
Voyages autour du monde
Les costumes exotiques ont aussi les faveurs des parisiens : le mandarin, les tahitiennes, mais aussi le soldat britannique avec son habit rouge.
On y croisait aussi des chicards arborant leur chevelure non peignée, les bandols. Certains se laissaient aller en pirate exhibant leurs poignards, mais aussi en turc.
Il faut savoir tout de même que les décolletés des tahitiennes ne plaisaient pas à la police. Les sergents les recouvraient en effet, avec leurs manteaux.
Des animaux et des masques
Les animaux font aussi l’objet de déguisement lors des bals. En effet, les lions côtoient les panthères. D’autres avaient choisi des peaux d’ours, de loup ou de tigre. Sur ce sujet, Louis Huart qui décrit ces bals se moquent de ces habitudes : il imaginait le risque de se déplacer dans la rue et y croiser les chiens des bouchers.
Une année, deux parisiens étaient venus en chats amoureux. Avec une épaisse fourrure, ils étaient masqués avec un museau de chat. Ils miaulèrent toute la nuit.