Le concierge du palais
Le concierge du palais, devenu ensuite bailli, était une récompense prestigieuse donnée à des proches du roi.
Sous le règne de Louis X, dit le Hutin, entre 1314 et 1316, le roi quitte son palais de la Cité. Il laisse alors la place au Parlement de Paris, qui y donnera la justice. Cette fonction de justice est encore à l’œuvre de nos jours.
Cependant, comme c’était l’usage à l’époque, les maisons royales étaient dirigées par un concierge, devenu plus tard un gouverneur. Aussi, malgré le départ du roi, le concierge du palais resta.
Cependant, quel était le rôle de ce concierge ? Pouvait-il exercer la police dans cette enceinte après le départ du roi ?
Enrichissement du rôle de concierge, avec un véritable rôle de seigneur
Une lutte avec le prévôt s’installa progressivement.
En 1358, le dauphin Charles, régent pendant la captivité de son père Jean II en Angleterre, donna l’office de concierge à son écuyer. Il lui attribua alors la position de seigneur associée, avec la justice dans l’enclos du palais. A l’époque, cet espace se limitait à quelques rues à l’ouest de l’île de la Cité, ainsi que le clos des Mureaux dans le faubourg Saint Jacques. On y avait fait pousser de la vigne, jusqu’à ce que la zone fut urbanisée sous Philippe Auguste.
Cependant, voila ! Ces règles n’étaient alors pas acceptables pour le parlement. Aussi, l’acte du régent ne fut adressé pour enregistrement uniquement auprès du prévôt de Paris, au châtelet.
Bien sûr, le nouveau concierge voulut prendre possession de sa nouvelle situation. Toutefois, les marchands qui y étaient installés, refusèrent ses visites. Ils se tournèrent alors auprès du parlement de Paris. Ainsi, sans surprise, ce dernier rétablit le prévôt dans le rôle de police à l’intérieur du palais.
Deuxième tentative royale et changement de nom
A son tour, Charles VI voulut donner la seigneurie de concierge du palais en 1413. Le roi voulait alors récompenser Juvenal des Ursins.
Cette fois-ci, le prévôt de Paris s’opposa à la volonté royale. Le Parlement obligea l’enregistrement au Châtelet, permettant l’installation du nouveau concierge. En revanche, l’institution confirma une fois de plus la suprématie du prévôt pour la justice dans le palais.
Avec le temps, Juvenal des Ursins qui était aussi chancelier de Guyenne, voulut changer le titre. En effet, être concierge ne lui convenait pas. Il voulait être bailli. C’est d’ailleurs avec ce titre que son successeur prit ses fonctions au palais.
Louis XI donna à son premier médecin le poste de bailli du palais en 1482. Cette fois-ci, encore, le nouveau seigneur voulut exercer la totalité des droits donnés par le roi. Une fois encore, le Parlement s’y opposa.
Bien sûr, le bailli pouvait commencer aves ses sergents à réaliser les premières enquêtes. Toutefois, ensuite il devait transférer les dossiers au prévôt.
Sources bibliographiques :
- Delamare, Nicolas. Traité de la police. Tome 1. Paris. 1705.
- Chevrier, Françoise. La Conciergerie. Petites anecdotes et grandes tragédies. Sutton. Tours. 2017