Le collège d’Harcourt lors de la guerre de 100 ans
Le collège d’Harcourt lors de la guerre de 100 ans: importance politique et crainte temporaire pour la survie
Le milieu du XIVe siècle fut marqué par la guerre de 100 ans et ses impacts dans Paris. Aussi, même si le XIVe siècle est aussi le second siècle Harcourien, les tensions politiques rattrapèrent l’institution.
L’Université prise au piège de la lutte entre le prévôt de Paris et le régent
La révolte d’Etienne Marcel, en 1358, fut délicate pour l’Université car elle fit fuir ses étudiants. Dans ce contexte, la rue du Fouarre fut très endommagée pendant cette période. En effet, le prévôt Etienne Marcel vit d’un très mauvais œil la demande de l’Université auprès du dauphin Charles de venir y remettre de l’ordre. A cette date, on ferma la fameuse rue, après les cours.
Le collège d’Harcourt dans la tourmente de la guerre civile entre les Armagnac et les Bourguignons
La guerre de 100 ans rattrapa une fois encore le collège d’Harcourt.
En effet, en pleine guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, on trouva devant une porte sur la rue en février 1413, un cheval mort, apportés par les gens d’un hôtel voisin. Les écoliers prirent alors l’animal et l’emportèrent dans l’hôtel d’origine. Ils en profitèrent pour casser la vaisselle du lieu.
Simple querelle de voisinage ? Pas tant que ça ! L’hôtel était tenu par un sergent du prévôt de Paris, proche du dauphin et chef de clan des Armagnac.
Le collège d’Harcourt comme une grande partie de l’Université se sentait proche du duc de Bourgogne. L’incident se traduisit par une émeute qui poussa le prévôt à se retrancher à la Bastille.
Le collège d’Harcourt, conciliateur pour rechercher l’apaisement
Quelques semaines plus tard, un des maîtres du collège d’Harcourt chercha à apaiser les tensions. Paris connut pendant le printemps la fameuse révolte des cabochiens. En août, Ursin de Talvende du collège d’Harcourt vint dans la cour de l’Hôtel Saint Paul pour parler au roi, au nom de l’Université.
Paris est occupée par les anglais et le collège d’Harcourt lutte pour sa survie.
Au moment de la direction de Roger de Gaillon, entre 1420 et 1450, le collège d’Harcourt fut très fortement marqué par le contexte politique très tendu. Paris est alors aux mains des anglais.
Le risque principal alors était que le collège ne se retrouva sans écolier. En effet, à partir de 1429 et en application d’un édit de 1428 rendant aliénable toute maison inoccupée, les collèges vides furent confisqués.
Cependant l’appartenance normande des lieux fut un avantage, sous la domination anglaise. Henri V d’Angleterre en 1424 confirma des privilèges donnés au collège d’Harcourt par Philippe le Bel. Il put conserver alors ses possessions et ses revenus en Normandie, après la conquête anglaise.
En 1437, lorsque Charles VII rentre dans Paris, victorieux des anglais, il peut constater la présence du collège d’Harcourt dans les premières places de la procession de l’Université.
Une fois encore, la pérennité de l’institution fut garantie.