Le collège d’Harcourt lors des guerres de religion
Le collège d’Harcourt lors des guerres de religion, prend parti contre Henri IV, et en paie le prix maximal :
Un collège désarçonné par la présence de protestants parmi les rangs de l’Université
Le collège d’Harcourt fut rattrapé en 1562 par les querelles religieuses.
En effet, en janvier 1562, l’édit de tolérance fut publié. Il reconnaissait un principe de liberté de conscience religieuse. Une partie de la population parisienne craint alors à des débordements mais aussi des grands malheurs. De nombreux étudiants fuyèrent Paris. On raconta que des 20 000 étudiants d’alors, il n’en resta que 1 000 dont 400 calvinistes.
En 1568, après la paix de Longjumeau et la tentative des protestants de s’emparer du roi, une profession de foi des principaux et des régents des collèges est exigée. Fini le temps de partage avec les protestants. L’Université de Paris affirme son attachement à l’Eglise de Rome.
Les troubles du massacre de la Saint Barthélémy et leurs impacts dans l’Université
A noter tout d’abord que l’Université de Paris ne participa au massacre de la Saint Barthélémy. Seuls deux de ses professeurs perdirent la vie ce jour : Ramus et Lambin. Enfin, elle subit tout de même ses effets : les collèges se vidèrent une fois de plus.
Enfin, après l’assassinat d’Henri III, le collège d’Harcourt résista à l’entrée d’Henri IV dans Paris. Ses étudiants défilèrent pour refuser le roi Bourbon, lors de la procession de la ligue de 1590.
Les proviseurs ligueurs
Les grands boursiers désignèrent Marguerin de la Bigne comme proviseur du collège d’Harcourt en 1584. Membre de la Ligue, en lutte contre Henri IV, il laissa les boursiers se révolter. En réponse, après la victoire du roi, il fut démis de ses fonctions en 1594. Les biens du collège furent alors confisqués… jusqu’en 1595.
Cependant, la direction ligueuse ne cessa point.
En effet, en 1597, c’est un autre ligueur qui dirigea le collège : Raoul Nepveu. Cette élection ne se fit pas sans désordre. En effet, il avait face à lui la candidature de Pierre Jamin, qui refusa les résultats. Il fallut l’intervention de la police du quartier pour calmer les esprits. L’affaire fut portée devant le Parlement. La justice annula l’élection en prescrivant de choisir un autre proviseur, distinct des deux candidats. La nouvelle élection se fit sous la présidence du procureur du roi au Châtelet et en présence du lieutenant civil. Ainsi, fut élu Georges Turgot en 1598.
A cette date, en 1598, l’édit de Nantes venait d’être rendu. Il poussait à l’apaisement du pays. Henri IV fit alors procéder à une épuration des universitaires trop proches de la Ligue. Nepveu en fit partie.