La colère contre un épicier lors de la crue de 1910 : honte aux commerçants qui voulaient monter leurs prix !

 

Lors de la crue de 1910, de nombreux quartiers populaires étaient sous les eaux. Javel, Grenelle, Bercy, le quartier de la Gare et le Faubourg Saint Antoine.

Dans cette ambiance, où on ne pouvait rester chez soi que difficilement, on craignait le manque d’approvisionnement.

Honte à tous les commerçants alimentaires qui profiteraient de la crise pour monter leur prix. Les boulangers se retrouvaient en première ligne dans cette suspicion. Certains épiciers aussi.

 

Même si les journaux évoquaient les mesures prises par les autorités contre ces pratiques, les parisiens n’hésitaient pas à rendre la justice eux même.

 

Le Matin du 30 janvier évoque une manifestation de foule devant un épicier du Faubourg Saint Antoine.

 

« La foule, de bonne heure, s’est répandue par les rues, avide de renseignements nouveaux, et en cours de route, plusieurs personnes se sont employées à des manifestations d’ordre purement économique et ménager. »

 

« C’est ainsi qu’un épicier établi au numéro 71 du Faubourg Saint Antoine, M. Bayeux, qui avait cru devoir augmenter ses prix, a été fortement conspué. »

 

«  Sans la prompte arrivée des agents, le magasin eut couru le risque d’être saccagé ; mais devant la force publique, les manifestants se dispersèrent. »

 

On mesure bien la tension qui régnait dans les rues de Paris ! La rue devant l’épicier était alors inondé et on avait du poser des passerelles pour circuler. Cela n’arrêtait pas la foule en colère, vite canalisée par la police. Il faut dire que dans le quartier, on pouvait croiser beaucoup de gardiens de la paix mais aussi des soldats, venus en nombre aider les parisiens.

 

Sources bibliographiques :

• Le Matin du 30 janvier 1910 
• Image : Rue du faubourg Saint-Antoine en janvier 1910 par Albert Chevoyon – crédit BHVP