Les chevaliers du guet
Les chevaliers du guet étaient les officiers royaux chargés de diriger et commander le guet dans tout Paris !
Grâce à Nicolas Delamare et son traité de la police, nous revenons ici sur les chevaliers du guet.
Pour commencer son chapitre, il écrit : « Si les soins de la sureté publique en général sont importants, on peut dire que c’est principalement pendant la nuit qu’ils doivent être redoublés » Voici le rôle des chevaliers du guet !
« C’est dans ce temps destiné au repos et que tout est calme, en effet, pour les gens de bien, que les méchants favorisés des ténèbres qui les environnent et les cachent, sont dans la plus grande agitation et s’efforcent davantage à faire réussir leurs pernicieux desseins. »
Le guet : une protection de la nuit mêlant soldats et hommes réquisitionnés parmi les parisiens
Dès les débuts de la monarchie française, reprenant l’exemple romain, la sécurité des nuits parisiennes étaient assurées par un guet. Le service était partagé entre les bourgeois et une compagnie du guet, entretenue par le roi. Cette dernière se composait de vingt sergents à cheval et vingt six sergents à pied.
Les communautés des marchands et des artisans étaient obligées quant à elles à fournir à tour de rôle des forces, tous les jours. Ainsi, le prévôt déterminait le nombre d’hommes nécessaires pour réaliser ce service de nuit.
On distinguait de la manière le guet assis, issu des communautés de métiers et le guet royal faisant des rondes dans la ville.
On appelait les commandants de cette troupe, les chevaliers du guet. Delamare rapporte qu’on retrouve des mentions de ces officiers déjà dans une ordonnance rendue par Saint Louis en 1254.
En tout état de cause, le chevalier du guet dépendait des ordres du prévôt de Paris
On compta jusqu’à 240 hommes pour le guet, juste avant que le guet assis ne soit supprimé en 1559.
Les bourgeois furent remis à contribution lors des troubles de la guerre de religion autour de 1561. Mais ce recours ne fut que de petite durée.
Histoire de l’installation du guet à Paris
Le guet était pris très au sérieux. Ainsi, en 595, pour éviter toute intelligence entre les guetteurs et les voleurs, on indiqua que pour tout vol se tenant de nuit, le guetteur devrait répondre de la situation et pourquoi il n’a pas arrêté le voleur.
Sous Charlemagne, on décida d’imposer 4 sous d’amendes pour tout homme qui refuserait de réaliser le guet.
Saint Louis lui garantit la tenue du guet royal à côté de celui bourgeois. C’est ainsi que le chevalier du guet apparut
En 1363, le roi Jean II précisa à son tour le rôle du guet. Il était essentiel à Paris de veiller à la sécurité des parisiens, mais aussi des trésors que la ville contenait, à savoir notamment les saintes reliques de la Passion.
Rôle du chevalier du guet et des proches officiers
On donnait alors dis sols parisis de gage par jour pour le chevalier du guet. Il était assisté par des sergents à cheval. En outre, il avait deux commis, appelé clercs du guet, pour écrire et enregistrer les noms des hommes mobilisés par le guet assis. Ces derniers avaient pour mission de les positionner dans la ville, avant l’heure de survenance du couvre feu, soit sept heures du soir.
La troupe du guet royal était lors positionnée de la manière suivante : six hommes sur le carreau au-delà du guichet du Châtelet pour la garde des prisonniers, six dans la cour du Palais pour la garde des saintes reliques, six près de l’église de la Madeleine de la Cité, six devant la fontaine des innocents, six sous les piliers de la Grève, six à la porte Baudoyer et les autres aux carrefours que les clercs du guet jugeaient nécessaires.
En 1363, l’évêque de Paris tenta d’imposer son propre guet. Mais le Parlement de Paris l’empêcha, maintenant celui du prévôt, dirigé par le chevalier du guet. Cependant, l’évêque était inquiet de la protection de sa cathédrale. Aussi, on l’autorisa à en organiser un, à condition que les armes des guetteurs ne soient pas visibles.
Ce fonctionnement se poursuivit ensuite, avec suivant les périodes des variantes quant aux positions des guetteurs.
Poursuite du renforcement du guet et de la professionnalisation de ses officiers
Cependant, en 1559, le guet bourgeois commence à montrer ses limites. Henri II décida alors de renforcer le guet. La force passa de 60 soldats à 32 soldats à cheval et 208 archers à pied chaque soir. En outre, les archets, choisis parmi les bourgeois, furent davantage armés avec des morions, des gantelets et des corcelets. Par ailleurs, ils étaient équipés d’épieux, piques, et autres bâtons. Tous étaient sous les ordres du chevalier du guet. Ce dernier désignait parmi eux quatre lieutenants pour le seconder.
A noter que le chevalier du guet et ses soldats étaient autorisés à faire prisonnier de tout contrevenants aux règles de police la nuit.
Pour protéger le chevalier du guet, le roi lui donna la possibilité d’être jugé directement par le prévôt de Paris. C’était aussi le cas de ses lieutenants.
Ensuite, la solde des soldats du guet progressa pour leur permettre d’entretenir les forces dont ils avaient besoin.
Suite et fin des chevaliers du guet.
Au XVIIe siècle, les décisions royales continuèrent de renforcer l’autorité du chevalier du guet et des ses lieutenants. Ils devenaient de plus en plus importants dans la conduite des enquêtes. Ils furent en effet autorisés à intervenir lors des procès des personnes qu’ils avaient arrêté la nuit.
Cependant, c’est aussi au XVIIe que le chevalier du guet disparut. En effet, avec les réformes de la police entreprises par Louis XIV en 1669, c’était toutes les institutions de la protection qui furent revus et remodelés.