Le château de Bellevue : voulu par madame de Pompadour il fut le domaine de liberté de Louis XV et ses filles

 

Bellevue ! Quel joli nom pour un château construit sur les hauteurs, dominant la Seine, à Meudon, tout près de Sèvres, au sud de Boulogne. Certains diront caprice d’une favorite, il fut une folie de la France du XVIIIe siècle.

 

Caprice de favorite

C’est en effet pour une favorite royale que le château de Bellevue fut construit, sur les hauteurs de Seine à Meudon. En effet, Louis XV le fit construire en deux ans pour madame de Pompadour. Elle voulait alors un domaine tout spécialement imaginé par elle et réalisé pour elle.

En 1748, elle échangea au roi des maisons qu’elle avait à Compiègne pour des terrains dans la garenne de Sèvres.

Le lieu était toutefois bien surprenant. Il était alors bien aride et ingrat avec ses dénivelées. Elle se fit apporter un jour et asseoir sur une chaise posée sur le gazon. Là, elle exposa son projet de bâtiments et d’organisation de jardin à deux architectes alors réputés : L’Isle et L’Assurance.

Comme elle avait un goût de grandeur, il fallut pour commencer acheter quelques parcelles autour.

Les travaux commencèrent vite, le 30 juin 1748, sous la surveillance directe du roi. On raconte qu’il couchait même quelque fois dans une petite maison située au bas du parc, à Brimborion. C’était aussi l’occasion de prendre du temps avec sa favorite, loin du protocole de Versailles.

 

Deux ans de travaux

On compta jusqu’à 800 ouvriers pour construire ce petit bijou de l’architecture du XVIIIe siècle. Malgré cela, la construction ne fut pas si aisée en en raison du besoin de poser les fondations sur une grande longueur, tout près du précipice.

On inaugura le château le 30 novembre 1750. Mais la première réception ne se déroula pas bien. Les cheminées fumaient tant, qu’on préféra se rendre à Brimborion pour le souper.

 

Une vie loin de l’étiquette

Chez la Pompadour, Louis XV trouvait beaucoup de liberté qu’il n’avait pas à Versailles. Ici, sa famille était loin. Les obligations de l’étiquette aussi. Pour ces raisons, il venait au moins une fois par semaine, en profitant pour chasser dans le domaine de Meudon, situé à proximité.

Le château de Bellevue possédait un théâtre où se donnaient régulièrement des comédies, mais aussi des opéras

 

L’acquisition par Louis XV

Bien qu’elle ait imaginée Bellevue, madame de Pompadour se lassa de sa demeure. Ainsi, en 1757, soit sept ans après l’inauguration, elle le vendit au roi.

Louis XV y fit faire quelques travaux, en déplaçant notamment la salle de spectacle à la chinoise dans Paris, à l’Hôtel des menus plaisirs. Ensuite, il fit rajouter deux ailes en 1767.

 

La vente aux filles de Louis XV

En 1775, Louis XVI vend le domaine à ses tantes, filles de Louis XV, Mesdames. Les princesses y eurent une véritable cour et réussirent à augmenter le domaine, en gagnant sur les alentours. Elles y firent construire des petites maisons, de la même manière que le Hameau de la reine à Trianon. On y trouvait une grange, une sablonnière. Tout comme chez Marie Antoinette, on jouait à traire les vaches et regarder les moutons…

 

A la Révolution

En 1791, Mesdames fuient la France sur autorisation de Louis XVI. Les années suivantes, Bellevue est réquisitionnée. On pensa un temps y installer un établissement de peinture. Ce fut une caserne. Tout fut alors détruit et saccagé.

En mai 1797, Bellevue fut vendu et le château démoli. Le parc fut loti en 1823, constituant des rues et les avenues.

 

Sources bibliographiques :

• Grouchy, Emmanuel-Henri de. Meudon, Bellevue et Chaville. 1893 
• Image : Vuë du Château de Belle-vue à 2 lieux de Paris – crédit BNF