Le Boulevard du Crime
Le Boulevard du Crime, ou un siècle d’histoires de spectacles sur le Boulevard du Temple créant un genre fort : le théâtre de Boulevard
Plus de 150 ans après sa disparition, l’expression « Boulevard du Crime » rappelle aux parisiens et amoureux du théâtre, des grands spectacles. On racontait que sur ce boulevard, chaque soir, des crimes et meurtres se faisaient sur scène.
Cette expression vint notamment des mélodrames qui passionnaient les parisiens dans la première moitié du XIXe siècle.
Redécouvrons l’histoire des théâtres du Boulevard du Temple, le célèbre Boulevard du Crime.
L’installation fixe de comédiens venus des foires parisiennes à partir des années 1760
Jusqu’alors, les bateleurs étaient installés dans les foires parisiennes et ne proposaient leurs spectacles que pendant leur période d’ouverture. C’est ainsi que l’Opéra Comique naquit en France. Là, ils profitaient des libertés et des franchises des foires, qui les permettaient de s’exonérer des privilèges du théâtre détenu par la Comédie Française et l’Opéra.
Au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, les choses changent avec l’installation d’un forain, Nicollet dans une promenade qui se développait alors : le Boulevard du Temple. C’est d’abord une salle en bois qui est proposée, entre différente irrégularité du sol… Le succès est au rendez-vous.
Un second bateleur choisit également l’endroit : le Grimacier. Avec ses mîmes, il faisait rire les passants. Enfin, un troisième, Audinot s’installa là, n’hésitant pas à recourir au scandale pour faire connaître sa salle, l’Ambigu comique.
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La liberté permise par la Révolution
Avec la Révolution, s’annonça la fin des privilèges… ainsi naturellement ceux du théâtre. Ce fut une aubaine pour les troupes installée sur le Boulevard du Temple. Ainsi, la veuve de Nicollet lança alors le théâtre de la Gaieté et fit jouer les grands classiques du théâtre français.
En savoir plus le Boulevard du Temple à la Révolution
Le boulevard du Temple au premier empire : une foire permante avec ses stars : Bobèche et Galimafré
Avec le début du XIXe siècle s’ouvre l’âge d’or du Boulevard du Temple. Ici se regroupent d’un côté des salles qui firent la renommée et de l’autre des cafés et jardins.
En effet, le trottoir gauche, du côté du centre de Paris était le lieu des restaurants et cafés : le plus célèbre d’entre eux fut le Café turc. De l’autre, on trouvait les salles mais aussi des cabarets et petits espaces de comédiens : automates de Thévenelin, cabinets de cire de Curtius…
Pendant ces années-là, deux comédiens firent fureur : Bodèche et Galimafré.
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La Restauration, ou le temps de l’embourgeoisement pour les théâtres du boulevard du crime
En effet, la Restauration signifie le retour des privilèges. Aussi, impossible de continuer avec les grands classiques. C’est alors le temps de grâce des Funambules et des vaudevilles.
Les années 1820 virent aussi l’arrivée de nouvelles institutions sur les lieux : le Cirque Olympique et le Panorama.
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Les années 1830 avec l’arrivée des mélodrames
Nouveau régime, nouvelles tendances. Ainsi, le mélodrame remplaça alors les drames romantiques. Ainsi, au théâtre du Cirque, on rejoua la prise de la Bastille. La scène de la Gaieté fut envahie de moutons.
Toutefois, cette décennie fut endeuillée par l’attentat de 1835, qui arriva au moment où le roi, Louis Philippe, passait en revue ses troupes.
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Les années 1840, entre les mimes de Debureau et le théâtre historique
Un pierrot défraya la chronique pendant cette décennie. Touche à tout, Debureau dirigeait son théâtre en jouant tous les rôles. Les parisiens s’attroupaient alors pour voir ses mimes.
C’est également à ce moment que les drames d’Alexandre Dumas furent joués dans une salle qui leur était consacrée : le Théâtre Historique.
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1862 : Déménager ou disparaître
C’est alors le clap de fin pour les grands spectacles du Boulevard du Crime. En effet, Napoléon III et Haussmann veulent aménager une nouvelle place. Aussi, tous sont priés de partir avant le 15 juillet. Certains purent déménager comme la Gaieté à proximité des Arts et métiers ou le Théâtre du Cirque au Châtelet.
D’autres durent disparaître, comme les Funambules de Debureau.
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