Le bal du Salon de Mars
Le bal du Salon de Mars accueillait dans une ambiance feutrée et calme les personnels de maison, pour danser.
Le salon de Mars était installé rue du Bac, à proximité du quartier actuel de Sèvres Babylone. Au numéro 75 de la rue, il était au deuxième étage. Héloïse Pavillon dirigeait les lieux.
Dans ce salon, il était interdit de fumer. C’était même indiquer dès le passage de la porte principale. Les fumeurs invétérés avaient toutefois un espace de liberté à chaque bout, où une soupente leur était dédiée.
Au Salon de Mars, la robe blanche était de rigueur. En effet, les manteaux étaient laissés au vestiaire et la robe en soie était proscrite. Ici, c’était le temple du calme. Certes on y draguait (intriguait comme on disait alors), mais progressivement.
Le bal des cuisinières et laquais
Les danseuses du bal du Salon de Mars étaient souvent des cuisinières, même si on pouvait y croiser quelques ouvrières. Même si le lieu est décrit comme attirant les militaires, c’était souvent avec des laquais que ces dames dansaient.
Ces messieurs également portaient le blanc, dans leurs bas et leurs chaussures.
Anecdotes de vengeances à l’issue du Bal du Salon de Mars
Lieu calme, les cas de disputes bruyantes se faisaient rares. Toutefois, les vengeances n’étaient pas oubliées pour autant.
Un soir, deux auvergnats se rendirent au bal du Salon de Mars. Après deux tours dans la salle de bal, ils s’approchent de deux ouvrières vivant dans les environs. Toutefois, un jeune homme les accompagnait. Aussi, les deux auvergnats réfléchirent ensemble à la meilleure manière pour s’en débarrasser. Pour cela, ils parlaient entre eux leur patois régional. Cependant, le jeune homme qui vivait depuis quelques temps à Paris, était aussi de cette région. Il les écouta en silence.
Les deux hommes réussirent à convaincre les ouvrières de se faire raccompagner par leur chauffeur et de le congédier ensuite. Ils rejoignirent ensuite le fond de la rue du Bac pour les attendre. Toutefois, à la place des jeunes dames, ils furent rejoints par deux hommes armés de bâtons.
Enfin comme les lieux attiraient cuisinières et laquais, on y racontait de nombreuses anecdotes des grandes maisons parisiennes.
Sources bibliographiques :
- Vitu, Auguste. Les bals d’hiver. Paris masqué. 1848
- Promenade à tous les bals publics de Paris, barrières et guiguettes de cette capitale. 1830