Le bal de l’Opéra
Le bal de l’Opéra, la grande référence pour danser et intriguer, au cours du Carnaval, pendant toute la nuit.
Le bal de l’Opéra est né au XVIIIe siècle, pendant la Régence, en 1715. Ce bal se poursuivi chaque année à partir de début janvier, jusqu’à la fin du Carnaval.
Une grande diversité de parisiens au bal de l’Opéra
A ses débuts, tous les convives s’y rendaient habillés en Domino et étaient masqués. Ils ne venaient pas pour danser mais pour intriguer. A cette occasion, les femmes du monde affichaient avec mystères des liaisons.
Au XVIIIe siècle, il était d’abord destiné à la noblesse et la haute bourgeoisie. Toutefois, il s’ouvrit progressivement. Si bien que tout le monde était accueilli à partir de 1836.
Ces bals pouvaient accueillir entre 7 et 8 000 convives et déroulaient dans la salle de l’Opéra de Paris. Ils attiraient majoritairement des femmes qui étaient près de 4 500. Les hommes se comptaient autour de 3 500. Plusieurs classes sociales parisiennes s’y retrouvaient : les architectes, avoués, dandies, mais aussi tenanciers de boutique, médecins, soldats… On pouvait aussi croiser des débardeurs des ports qui venaient s’amuser.
« Oh que tous ces hommes seraient honteux s’ils pouvaient savoir quel a été leur partenaire, quelles mains souillées leur ont été tendues » écrivait Jules Janin en 1846.
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Philippe Musard, la référence des directeurs de l’Opéra
Philippe Musard fut le plus célèbre de ses directeurs. Chef d’orchestre, il était à la manœuvre dans le choix de la musique et de la danse. Ainsi, il lançait les différents galops, allegro… pour le grand bonheur de la foule.
Chaque année, il choisissait une nouvelle quadrille pour son bal. Au plus fort de son succès, il était porté souvent par les participants dans la salle.
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L’organisation des lieux
Le bal de l’Opéra était organisé en quatre parties :
- La salle,
- Le foyer,
- Les loges,
- Les couloirs.
Le foyer avait une forme d’un rectangle, prolongé par deux carrés formant des salons et boudoirs. On ne pouvait s’y rendre déguisés. Les journalistes qui suivaient le bal s’y rendait. L’attraction principale du foyer était son horloge. C’était là que les amants attendaient. Il n’était pas rare d’en voir certains désœuvrés et oubliés vers 3 heures du matin.
Le couloir des premières menait aux grandes portes du foyer. « La fosse aux lions ». C’est ainsi qu’on l’appelait alors. Venait ici se pavaner la belle jeunesse parisienne.
Entre les portes du foyer, on y trouvait le bahut. C’était un tambour.
La salle était le royaume de la danse. La foule y était compacte et on se marchait tout le temps sur les pieds. Impossible de ne pas bouger et ne pas suivre la cadence des quadrilles en ligne. S’étendant en grandes lignes, les parisiens dansaient ensemble : saut, cris, trépignements…
Le dénouement du bal de l’Opéra et la poursuite des festivités
Vers 5 heures du matin, le bal commence à se vider. Les masques commencent à tous tomber également. La danse redouble alors d’intensité. Mais rapidement les participants se rendent dans les restaurants des alentours. Cela fit le bonheur des maisons situées à proximité : café Vachette, café anglais, la Maison d’or, le café Cardinal, Paolo Broggi. La fête continue alors un peu dans ces établissements.
Parmi les amusements de cette fin de bal, casser la vaisselle était un classique.
Sources bibliographiques :
- Vitu, Auguste. Les bals d’hiver. Paris masqué. 1848
- Faure, Alain. Paris Carême prenant. Du Carnaval à Paris au XIXe siècle. Hachette. 1978