Aventures des oiseaux dans la Seine gelée
Aventures des oiseaux dans la Seine gelée : la lutte pour les espaces restés libre de glaces pour se nourrir.
En cette fin d’année 1879, le froid est si intense que la Seine fut gelée. Sur une grande partie de son parcours dans Paris, tout du moins !
Comme on l’imagine, cette situation impliqua un arrêt complet de la navigation. Elle troubla aussi les bateaux-lavoirs qui tentaient de maintenir un minima d’activité.
Mais pour les oiseaux, la situation n’était pas simple.
Des oiseaux qui intéressent les curieux
Comme souvent à Paris, dès que la Seine connait une situation atypique, les curieux se précipitent sur les quais pour voir ce qu’il s’y passe. C’est particulièrement frappant lors des crues.
La glace sur la Seine restait un événement rare, même dans la seconde moitié du XIXe siècle, pourtant période très froide.
Tout était bon pour attirer l’attention des passants : des aventuriers qui osaient aller sur la glace, des ouvriers cherchant à dégager un bateau, des mouettes, comme nous l’explique le Petit Journal du 10 décembre 1879.
« A trois heures de l’après-midi, une foule considérable stationnait au pont des Saints-Pères, pour voir tout un groupe de ces oiseaux, composé de plus de quinze.
Les mouettes habitent la mer glaciale, et particulièrement le Groenland. Celles que le public a vues hier sont de l’espèce blanche. »
Nous noterons avec amusement le commentaire du journaliste, parlant de mouettes blanches. Il est vrai que ces oiseaux ont tout de même l’habitude en hiver de venir dans Paris pour se prémunir des températures encore plus froides dans les campagnes.
Des oiseaux, considérés comme signe d’hiver difficile
Le lendemain, le 11 décembre 1879, le petit Journal poursuit dans la même veine :
« Hier, nous avons parlé de mouettes qui s’étaient abattues sur-la Seine. Dans la journée, d’autres oiseaux, tous précurseurs d’un hiver rigoureux, ont été signalés. »
En tout état de cause, le phénomène interpelle. Les glaces sont bien difficiles pour tout le monde.
Des oiseaux qui tentent de profiter de quelques parties sans glace
Comme nous pouvons l’imaginer, pour les oiseaux ayant besoin d’un accès à l’eau liquide, la glace est une catastrophe. Elle empêche de pouvoir aller pêcher des poissons, mais aussi barbotter, tout en restant à l’abri des prédateurs.
Dans ses colonnes du 13 décembre, le Petit Parisien évoque cette situation :
« La Seine est toujours prise, mais la nappe glacée est parsemée de crevasses où les mouettes continuent à plonger ; les eaux glauques de ces petites mares font l’effet de taches noires qui mouchettent la surface éclatante. »
Indispensables pour les mouettes de chercher de la nourriture. Il fait froid et elles ont besoin de sources d’énergie pour maintenir leur chaleur corporelle.
Les canards sont aussi de la partie, dans le Petit Journal du 11 décembre
« Le fleuve reste toujours gelé ; mais, grâce à une recrudescence relative de température, les glaçons, se sont détachés à certains endroits. L’eau y donne asile à quelques oiseaux aquatiques, et surtout à des canards sauvages. »
Le journal confirme le 15 décembre
« Quant à la Seine, elle est toujours gelée, à de rares exceptions, à certains endroits où des oiseaux aquatiques prennent leurs ébats dans l’eau. Les pêcheurs y font des prises miraculeuses de poisson, qui est attiré vers, la lumière, dont il était privé depuis trois jours. »
On peut constater que les oiseaux, mais pas seulement se donnent à cœur joie dans des espaces restés libre.
Sources bibliographiques
- Le Petit Journal du 10 décembre 1879
- Le Petit Journal du 11 décembre 1879
- Le Petit Parisien du 13 décembre 1879
- Le Petit Journal du 13 décembre 1879
- Le Petit Journal du 15 décembre 1879