Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Repères

L’automne très pluvieux de 1909

L’automne très pluvieux de 1909, le premier prélude du cataclysme centennal de 1910, gorgeant les sols d’eau.

 

Ne surtout pas se fier aux courbes de température ! En effet, le début du mois de septembre 1909 connaissait des journées avec des belles températures. Il faisait même chaud. Cependant ce n’était pas un chaud sec.

En cette sortie de l’été, Paris, ainsi qu’une large part du nord de la France, faisait face à une ambiance électrique

 

De nombreux orages

Face à cette chaleur, il pleuvait souvent en orage. Certains même, comme celui du 18 septembre 1909, furent très violents. Les rues se transformèrent alors en véritable torrents.

Sous l’effet des fortes pluies, une partie de la chaussée de la rue Saint Lazare s’effondra de plusieurs mètres.

Cette situation dura une bonne partie du mois de septembre et au moins au début octobre. Ainsi, le journal XIXe siècle indique le 10 octobre 1909 que : « La pluie qui est tombée cette nuit a complètement détrempée les routes qui conduisent au champ d’aviation. La circulation est devenue assez difficile sur différents points ; néanmoins des équipes d’ouvriers travaillent activement pour améliorer les voies d’accès et on espère que cet après midi les automobiles pourront circuler sans difficulté. » De ce fait, il était impossible ce jour-là de décoller de Port Aviation.

 

Des turbulences électromagnétiques

Outre les fortes pluies, la région parisienne rencontra des orages magnétiques. Parmi ces événements, l’un d’entre eux plus fort bloqua le système du télégraphe et de l’ensemble du système de télécommunication.

Dans son édition du 28 septembre 1909, le XIXe siècle écrit :

« Pendant une partie des journées d’hier et d’avant-hier les communications ont été à peu près totalement interrompues sur le réseau télégraphique français. Paris ne pouvait plus expédier ni recevoir de dépêches : les communications même avec des postes rapprochées de la banlieue étaient très difficile. »

Le journaliste continue, en ayant interviewé le chef de service au poste télégraphique principal : « Ces perturbations étaient dues à des courants telluriques ou orages magnétiques d’une grande intensité. C’est vers midi que le phénomène a commencé à se faire sentir. Brusquement les appareils ont cessé de fonctionner.

Ces phénomènes sont assez fréquents. Ils sont généralement des signes précurseurs d’un changement de températures, mais celui qui s’est produit est d’une intensité et d’une durée telles que je n’en avais jamais vu depuis trente six ans que je suis dans l’administration. »

 

Arrivée de la neige

Malgré l’avancement des semaines, le temps ne s’améliore guère. Bien sûr, les températures s’en vont en baisser avec l’approche de l’hiver.

Comme le rapporte le Petit Caporal du 21 novembre 1909, la neige fit son apparition. Toutefois, à cette date, il n’était pas rare que des flocons tombent sur Paris dés la fin du mois d’octobre.

 

La montée des eaux, conséquence de cet automne pluvieux

Du fait des orages et pluies persistante, les sols sont gorgés d’eau. Les niveaux des rivières montent vite. En effet, dés le 13 septembre 1909, le journal L’Univers, annonce que la Seine atteindra 3 mètres au Pont Royal.

Ce niveau ne reste pas longtemps. Toutefois, d’autres rivières commencent à monter. Ainsi, le Journal du 11 octobre 1909 écrit :

« L’Oise a encore monté dans la journée de dimanche, au point que les eaux envahissent le bas port de Compiègne, du côté de la pompe à feu.

Du coté de Choisy, les eaux ont également débordé et si la crue allait en augmentant, en dehors des dégâts importants qu’elle causerait aux riverains, elle ne manquera pas d’entraver la navigation, très active à cette époque, à cause des transports de charbons et de betteraves.

Jusqu’à présent, les écluses fonctionnent sans arrêt et les services du barrage de Venesse signalent un service normal qui espérons le pourra se maintenir en dépit de la crue »

Cependant, la pression revient à la fin du mois d’octobre pour la Seine. Elle est annoncée à 2,69 mètres au Pont Royal, alimentée par les crues de l’Yonne, de la Haute Seine et de la Marne.

 

S’installe ainsi, un automne pluvieux, annonciateur d’un grand cataclysme !

 

Sources bibliographiques :