L’ancien quartier du centre de l’île de la Cité
L’ancien quartier du centre de l’île de la Cité, très passant et vivant, dans le vieil axe Nord Sud de Paris.
Au cœur de la ville médiévale, héritier de la ville gallo-romaine, le centre de l’île de la Cité connait une activité depuis les premiers siècles de la ville.
Ce quartier, entre le petit pont et le pont Notre Dame, s’est construit sur l’axe Nord Sud historique de la ville. Il était donc très passant et très animé.
Un îlot autour de la rue de la Juiverie, avec la rue de la Licorne comme limite Est et la rue aux Fèves à l’Ouest
L’axe principal fut bien évidemment occupé par la rue de la Juiverie, qui avec la rue de la Lanterne et celle du Marché Palu devint au XIXe siècle, la rue de la Cité.
Ce quadrilatère était fermé
- au nord par la rue de la Vieille Draperie reliant l’ouest et le Palais, et la rue des Marmousets vers le cloitre Notre Dame à l’est,
- et au Sud par la rue Saint Christophe allant vers l’Est et celle de la Calandre partant dans l’autre sens.
C’était un espace irrigué par plusieurs ruelles :
La ruelle du Four Basset :
Installée dans la censive de Saint Germain des prés, à proximité de l’église Saint Germain le Vieux, cette petite rue partait de la rue de la Juiverie vers l’Ouest. Elle devait son nom à un four qui appartenait au prieuré Saint Eloi, à proximité lui aussi.
Les archives de Paris rapportent qu’en 1280, ce four Basset était utilisé par deux veuves : celle de Roger de la Marche et celle de Robert, aussi appelé Lambert Basset.
La ruelle de la Licorne :
Cette petite ruelle était située non loin de l’église de la Madeleine de la Cité, allant vers le côté est de l’île. Elle mesurait 3,75 pieds et était couverte.
La ruelle Porte buche :
Le nom de cette petite rue n’est pas mentionné souvent dans l’histoire de l’île de la Cité. Cependant, elle allait vers l’est de l’île, pour rejoindre la rue de la Licorne. Elle avait au XVIe siècle, une largeur de 4 pieds.
La vie commerçante des lieux :
Tout d’abord, dans la rue de la Juiverie se tint jusqu’au XVIe siècle, un marché dans une halle au blé. C’était là que se vendait tout le grain qui était entré dans Paris par les portes de la rive gauche.
En 1269, la rue de la Licorne est désignée comme rue des oublayers. Ces pâtissiers étaient spécialisés dans la vente d’oublies, spécialité médiévale. Elle ne prit son nom fantastique qu’au cours de la seconde moitié du XIVe siècle, en lien avec une enseigne d’une de ses maisons.
En outre la rue aux fèves devait son nom, elle, très probablement en raison de nombreux commerçants de légumes qui y étaient installés.
Un quartier avec de nombreuses églises :
Ce quartier recevait une station importante pour les processions religieuses au Moyen Age. La tradition voulait que dans une des maisons située sur la rue de la Calandre, Saint Marcel, un des premiers évêques de Paris y soit né.
L’île de la Cité comptait avant la Révolution de très nombreuses églises. Aussi, il n’est pas surprenant que ce quartier en son centre, soit traversé par de nombreuses paroisses :
- Saint Germain le Vieux,
- Sainte Geneviève des Ardents,
- Saint Martial,
- Madeleine de la Cité,
- Sainte Croix,
- Saint Denis de la Chartre.
Ce quartier fut profondément remanié au XIXe siècle, lors des grands travaux d’Haussmann. Ici prirent place, dans les années 1860, la Préfecture de Police d’une part et l’Hôtel Dieu d’autre part.
Sources bibliographiques :